Extrait d'une expérimentation scientifique filmée. En 1996, des fouilles dans la ville de Pantin, Seine-Saint-Denis, ont permis de mettre à jour 51 bracelets en verre teintés de l’époque gauloise. Les archéologues réflechissent donc sur les méthodes de fabrication qu'ils ont pu exploiter. Yves Le Bechennec nous explique qu’ils essayent ici de mettre en place un regard croisé entre des archéologues et des verriers. Les expérimentations qui ont commencés en mars 2010 ont pour but de réaliser des anneaux sans soudures apparentes et avec des décors, c'est-à-dire similaires à ceux retrouvés dans la nécropole gauloise.

Stéphane Rivoal et Joël Clesse tente de recréer un bracelet à l’aide d’une technique inspirée des pratiques indiennes. Ils commencent par faire chauffer une perle de verre qu’ils élargissent. Puis, ils la réchauffent progressivement tout en maintenant une rotation rapide de la barre. Au fur et à mesure de l’élargissement, l’anneau remonte le long d'un mandrin. Ils posent ensuite un cordon de verre chaud sur l’anneau précédemment réalisé.

Dans ce chapitre, les verriers s’inspirent d’une technique népalaise. Ils déposent une perle de verre chauffée sur un mandrin, tout en maintenant une rotation rapide. Ils élargissent ensuite l’anneau au ferret, avant de retirer le mandrin.

Les deux verriers proposent une techniques improvisée et inspirée par leur expérience : enrouler le verre sur un cylindre et l'estamper. Dans ce chapitre, nous pouvons ensuite voir Joëlle Rolland, doctorante en archéologie, répertorier les bracelets réalisés. D’après elle, le modèle des bracelets à côtes semble crédible, et bien qu’il reste difficile de faire intégralement disparaître la marque du filet, ce problème peut certainement se résoudre grâce à l’expérience. Les derniers résultats obtenus se rapprochent de plus en plus des bracelets gaulois.

Yves Le Bechennec nous explique qu’ils ont créés un four à bois de toute pièce afin de réduire l’espace entre la zone de chauffe qu’est le four, et la zone de travail extérieure, par rapport aux fours modernes. Cela leur permet de se rapprocher des conditions de fabrication telle qu’elles devaient être à l’époque gauloise.

Les bracelets retrouvés sont probablement issus d’une production de masse. S si tel est le cas, cette production a dû laisser des traces, la fabrication de ces bracelets nécessite en effet un matériel spécifique et des professionnels entraînés, et une excellente maîtrise du feu.